The air around them presses on them , Albane Duvillier ( Semaine n°159 . 2008 )
Une très légère structure autonome constituée de fils de coton blancs flotte dans l’espace.
un réseau de lignes horizontales et verticales dessine à première vue un ensemble géométrique qui semble vouloir prendre la mesure de l’espace. Or, plus le regard tente de saisir la structure dans son ensemble, plus celui-ci en perd le fil.
D’un point à un autre, d’un nœud à l’autre, les lignes droites se dérobent, les horizontales ploient légèrement, les verticales oscillent au moindre souffle, des enchevêtrements génèrent des accidents imprévisibles, des formes en volume se détachent en suspension. Contrebalançant ces cadres incertains, une constellation de simples et minuscules plombs de pêche assure une stabilité à la structure tout en créant un paysage mouvant.
L’ensemble se développe d’une façon organique presque végétale, fruit d’une fantaisie géométrique où l’intuition plus que la raison semble guider le geste de l’artiste. Englobant l’espace d’exposition dans son entier, se jouant des distinctions entre intérieur et extérieur, ce fragile réseau de fils s’apparente à une toile d’araignée, dont la présence se révèle par intermittence en fonction de la lumière du jour et de l’intensité des quelques points lumineux disséminés dans l’espace. Les ombres qui se dessinent sur les murs et le sol environnants, comparables à des caresses éphémères (à ces caresses infra-minces chères à Marcel Duchamp), suggèrent des possibilités infinies d’expansion ou de contradiction.
Le visiteur est invité à se glisser dans un interstice, à frôler quelques fils, à faire obstacle avec son propre corps à la lumière, à participer à ces jeux d’ombres produits par la structure. À l’image des villes invisibles d’Italo Calvino, qui ne peuvent être qu’entraperçues fugitivement en rêve, l’environnement conçu par Heesook Yu contient une multitude d’espaces en expansion et d’événements enchevêtrés révélés le temps d’un instant.
Refusant toute dimension spectaculaire, la démarche d’Heesook Yu s’attache aux détails, aux interstices, au reflet et à l’ombre des choses, à des instants volatils ressentis comme poétiques. Comme chez le flâneur, pour lequel le lieu de départ et celui d’arrivée ne compte pas, c’est la promenade, l’attention portée à des incidents ordinaires qui sont la source de cet art fragile, cet art du presque rien élaboré par Heesook Yu.
Une très légère structure autonome constituée de fils de coton blancs flotte dans l’espace.
un réseau de lignes horizontales et verticales dessine à première vue un ensemble géométrique qui semble vouloir prendre la mesure de l’espace. Or, plus le regard tente de saisir la structure dans son ensemble, plus celui-ci en perd le fil.
D’un point à un autre, d’un nœud à l’autre, les lignes droites se dérobent, les horizontales ploient légèrement, les verticales oscillent au moindre souffle, des enchevêtrements génèrent des accidents imprévisibles, des formes en volume se détachent en suspension. Contrebalançant ces cadres incertains, une constellation de simples et minuscules plombs de pêche assure une stabilité à la structure tout en créant un paysage mouvant.
L’ensemble se développe d’une façon organique presque végétale, fruit d’une fantaisie géométrique où l’intuition plus que la raison semble guider le geste de l’artiste. Englobant l’espace d’exposition dans son entier, se jouant des distinctions entre intérieur et extérieur, ce fragile réseau de fils s’apparente à une toile d’araignée, dont la présence se révèle par intermittence en fonction de la lumière du jour et de l’intensité des quelques points lumineux disséminés dans l’espace. Les ombres qui se dessinent sur les murs et le sol environnants, comparables à des caresses éphémères (à ces caresses infra-minces chères à Marcel Duchamp), suggèrent des possibilités infinies d’expansion ou de contradiction.
Le visiteur est invité à se glisser dans un interstice, à frôler quelques fils, à faire obstacle avec son propre corps à la lumière, à participer à ces jeux d’ombres produits par la structure. À l’image des villes invisibles d’Italo Calvino, qui ne peuvent être qu’entraperçues fugitivement en rêve, l’environnement conçu par Heesook Yu contient une multitude d’espaces en expansion et d’événements enchevêtrés révélés le temps d’un instant.
Refusant toute dimension spectaculaire, la démarche d’Heesook Yu s’attache aux détails, aux interstices, au reflet et à l’ombre des choses, à des instants volatils ressentis comme poétiques. Comme chez le flâneur, pour lequel le lieu de départ et celui d’arrivée ne compte pas, c’est la promenade, l’attention portée à des incidents ordinaires qui sont la source de cet art fragile, cet art du presque rien élaboré par Heesook Yu.
incidents à mi-parcours, Seungduk Kim ( Communiqué de presse , 2008 )
« La mise en forme d’une impression, d’un sentiment laissé sous l’intimité d’un échange… Un échange avec un espace, un lieu ; le lieu en tant que champ d’observation. Ayant pour point de départ, l’image d’un mûrier dont les fruits se rattachent les uns aux autres par un réseau de ramifications, ma réflexion actuelle porte sur l’aléatoire géométrique. La multiplication des possibles pour aller d’un point à un autre, conduisant à la création d’un dessin ou d’un espace.»
Tels sont les mots de cette jeune artiste coréenne sortie de l’école des Beaux-Arts de Paris où elle étudia avec Christian Boltanski.
Plus que des objets, elle construit de petites situations, éphémères et poétiques voire dérisoires, où se mêlent des vidéos, des sculptures de rien, des morceaux de tout.
Pour le Centre Culturel Coréen, elle présentera ses dernières recherches qui sont toujours intimement liées aux caractéristiques des lieux qu’on lui offre. Souvent annotées de discrets commentaires descriptifs, ses interventions laissent une grande place à l’improvisation, à l’inspiration qui vient et qui la pousse vers une forme. Une petite magie.
« La mise en forme d’une impression, d’un sentiment laissé sous l’intimité d’un échange… Un échange avec un espace, un lieu ; le lieu en tant que champ d’observation. Ayant pour point de départ, l’image d’un mûrier dont les fruits se rattachent les uns aux autres par un réseau de ramifications, ma réflexion actuelle porte sur l’aléatoire géométrique. La multiplication des possibles pour aller d’un point à un autre, conduisant à la création d’un dessin ou d’un espace.»
Tels sont les mots de cette jeune artiste coréenne sortie de l’école des Beaux-Arts de Paris où elle étudia avec Christian Boltanski.
Plus que des objets, elle construit de petites situations, éphémères et poétiques voire dérisoires, où se mêlent des vidéos, des sculptures de rien, des morceaux de tout.
Pour le Centre Culturel Coréen, elle présentera ses dernières recherches qui sont toujours intimement liées aux caractéristiques des lieux qu’on lui offre. Souvent annotées de discrets commentaires descriptifs, ses interventions laissent une grande place à l’improvisation, à l’inspiration qui vient et qui la pousse vers une forme. Une petite magie.
incidents à mi-parcours, Entretien avec Franck Gauterot ( catalogue de l'exposition , janvier 2008 )
Il semble que ton travail dépende de circonstances. Liées à des projets, des expositions qui permettent de donner forme à certaines de tes préoccupations.Comment cela s'articule-t-il?
Ma demarche découle du maintien d’un équilibre fragile entre le perçu et le senti. Une observation minutieuse de ce qui m’entoure, conduisant à l’élargissement du possible, à la vérité d’un moment choisi. Révéler cet instant, le faire exister au delà de ses propriétés par le biais de mediums divers tout en restant au plus près de ce qu’il est ; voici ce qui constitue mon geste artistique.
Tu rassembles des images, qui sont composées avec des objets que tu fabriques ou que tu organises pour la prise de vue. Ce répertoire d'images trace un territoire. Comment qualifierais-tu ce territoire personnel?
Je le qualifierai de multiple puisqu’il est l’exact reflet d’un quotidien pris au travers du prisme de ma sensibilité et d’infini dans la mesure ou les images qui le composent sont ce que sont les mots pour d’autres… Des prises de notes, des impressions, le début d’une pensée.
Assemblées, recomposées, elles finissent par donner un tout cohérent, un territoire organisé au gré du hasard.
Cette esthétique de l'hésitation, de l'incertitude, des riens, de morceaux de tout, est-elle fondée sur une pratique quotidienne d'atelier?
Ma pratique dépend d’une matière aussi fragile qu’insaisissable. “Dans une société du superlatif, ce goût de l’infime, d’une pratique presque invisible et antiproductiviste aborde des questions essentielles. La place de l’homme dans le monde, son errance et ses aspirations. Un art où la performance de micro-actions à l’aspect dérisoire révelerait plus profondément un engagement poétique et existentiel au monde.”*
Capter cette matière, la répertorier est un travail de tous les jours.
Quant à la mise en forme, elle répond aux exigences de toutes pratiques plastiques et artistiques.
Tu a construis récemment une sorte d'architecture presque intangible, faite de fils qui dessinent dans l'espace. Explique-nous ce processus. Et comment tu as défini la forme.
Cette installation est partie d’une propostion d’Albane Duvillier qui en toute confiance m’a offert la possibilité d’occuper l’espace d’Immanence. Prenant en compte le potentiel lié au lieu, sa hauteur sous plafond, sa dimension, sa luminosité et son environnemet direct, il apparaissait comme évident que les jeux interieur/exterieur, visible/invisible constitueraient la base de ma reflexion en relation étroite avec mes recherches actuelles sur l’aléatoire géométrique.
Tu es coréenne, ayant étudié à Paris. Comment envisages-tu ta carrière? En Corée, ici à Paris? Quelle est ta stratégie artisitique,et plus généralement comment apprécies-tu la scène artistique coréenne? As-tu envie d'y participer, et comment?
C’est dans un soucis d’ouverture que j’ai décidé de continuer à étudier en france. Cela a permis de confronter mon regard, mes pensées à une toute autre culture mais surtout j’y est découvert un immense terrain d’échange qui m’a faite evoluée dans ma pratique autant que dans ma vie personnelle.
Vivant en france depuis quelques années, je n’ai qu’un petit aperçu de la scène artistique coréenne. Elle me semble de plus en plus riche mais pour l’instant je profite de mon environnement proche.
*Alexandra Fau, "L’art fragile, un art du presque rien", 2005
Il semble que ton travail dépende de circonstances. Liées à des projets, des expositions qui permettent de donner forme à certaines de tes préoccupations.Comment cela s'articule-t-il?
Ma demarche découle du maintien d’un équilibre fragile entre le perçu et le senti. Une observation minutieuse de ce qui m’entoure, conduisant à l’élargissement du possible, à la vérité d’un moment choisi. Révéler cet instant, le faire exister au delà de ses propriétés par le biais de mediums divers tout en restant au plus près de ce qu’il est ; voici ce qui constitue mon geste artistique.
Tu rassembles des images, qui sont composées avec des objets que tu fabriques ou que tu organises pour la prise de vue. Ce répertoire d'images trace un territoire. Comment qualifierais-tu ce territoire personnel?
Je le qualifierai de multiple puisqu’il est l’exact reflet d’un quotidien pris au travers du prisme de ma sensibilité et d’infini dans la mesure ou les images qui le composent sont ce que sont les mots pour d’autres… Des prises de notes, des impressions, le début d’une pensée.
Assemblées, recomposées, elles finissent par donner un tout cohérent, un territoire organisé au gré du hasard.
Cette esthétique de l'hésitation, de l'incertitude, des riens, de morceaux de tout, est-elle fondée sur une pratique quotidienne d'atelier?
Ma pratique dépend d’une matière aussi fragile qu’insaisissable. “Dans une société du superlatif, ce goût de l’infime, d’une pratique presque invisible et antiproductiviste aborde des questions essentielles. La place de l’homme dans le monde, son errance et ses aspirations. Un art où la performance de micro-actions à l’aspect dérisoire révelerait plus profondément un engagement poétique et existentiel au monde.”*
Capter cette matière, la répertorier est un travail de tous les jours.
Quant à la mise en forme, elle répond aux exigences de toutes pratiques plastiques et artistiques.
Tu a construis récemment une sorte d'architecture presque intangible, faite de fils qui dessinent dans l'espace. Explique-nous ce processus. Et comment tu as défini la forme.
Cette installation est partie d’une propostion d’Albane Duvillier qui en toute confiance m’a offert la possibilité d’occuper l’espace d’Immanence. Prenant en compte le potentiel lié au lieu, sa hauteur sous plafond, sa dimension, sa luminosité et son environnemet direct, il apparaissait comme évident que les jeux interieur/exterieur, visible/invisible constitueraient la base de ma reflexion en relation étroite avec mes recherches actuelles sur l’aléatoire géométrique.
Tu es coréenne, ayant étudié à Paris. Comment envisages-tu ta carrière? En Corée, ici à Paris? Quelle est ta stratégie artisitique,et plus généralement comment apprécies-tu la scène artistique coréenne? As-tu envie d'y participer, et comment?
C’est dans un soucis d’ouverture que j’ai décidé de continuer à étudier en france. Cela a permis de confronter mon regard, mes pensées à une toute autre culture mais surtout j’y est découvert un immense terrain d’échange qui m’a faite evoluée dans ma pratique autant que dans ma vie personnelle.
Vivant en france depuis quelques années, je n’ai qu’un petit aperçu de la scène artistique coréenne. Elle me semble de plus en plus riche mais pour l’instant je profite de mon environnement proche.
*Alexandra Fau, "L’art fragile, un art du presque rien", 2005
Limite. Albane Duvillier ( Hors d’œuvre n°15. la disparition, journal, Dijion 2004 )
Donner vie et forme à l’invisible…Densité + ou - zéro: École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, 2004
(...) À l’occasion de cette exposition, les deux commissaires ont aussi sollicité les étudiants des Beaux-Arts et conçu avec eux une programmation évènementielle, incluant notamment une série de performances, auxquelles a participé une jeune artiste coréenne talentueuse : Heesook Yu. Par un geste simple et poétique (soulever une bâche plastique transparente à proximité d’une soufflerie), Heesook Yu a su donner forme et vie au vide, à l’air, à l’insaisissable.
«Pour ce qui est de l’exposition Densité + ou – zéro, la difficulté résidait dans le fait de faire une performance, je n’en avais jamais fait auparavant, en conciliant un espace et un temps déterminé avec mon travail personnel. En regardant attentivement le lieu, je me suis aperçue qu’il y avait une bouche d’aération d’où se dégageait un air chaud. J’ai eu alors envie de rendre cette présence de l’air visible et palpable. D’où est venue l’idée d’une bâche suffisamment légère pour réagir à l’air chaud. Une fois que la bâche se déploie, elle prend vie, devient autonome. Actrice d’un accident provoqué, je suis passée en position de témoin. »
Présente aussi lors d’une exposition intitulée Première vue conçue par Michel Nuridsany au Passage de Retz en septembre dernier, les travaux d’Heesook Yu retenaient l’attention par leur dimension poétique, leur apparente abstraction, leur apparente absence de sujet. Il s’agissait d’une vidéoAzilang-yi qui proposait
une image là encore très simple: celle de l’ombre d’un radiateur éclairé par le lever du soleil, une ombre qui dessine une sorte de paysage abstrait et révèle ces infimes moments quotidiens, ceux justement qui restent insaisissables car nous ne leur accordons pas d’attention.
«Azilang-yi rend compte, comme tu le dis de ces petits moments ordinaires mais surtout il pose le postulat poétique qu’il existe dans un même lieu différents espaces temps où s’organisent des vies aux règles propres. J’essaie d’intégrer ces mondes, de les montrer tels qu’ils m’apparaissent. »
Le travail d’Heesook Yu se situe autour de ses notions de visibles et d’invisibles, de disparitions et d’apparitions: «ma démarche est très simple: élargir le champ du regard et du sensible en montrant des incidents ordinaires, accentuer la relation du non-visible sur le visible»
Donner vie et forme à l’invisible…Densité + ou - zéro: École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, 2004
(...) À l’occasion de cette exposition, les deux commissaires ont aussi sollicité les étudiants des Beaux-Arts et conçu avec eux une programmation évènementielle, incluant notamment une série de performances, auxquelles a participé une jeune artiste coréenne talentueuse : Heesook Yu. Par un geste simple et poétique (soulever une bâche plastique transparente à proximité d’une soufflerie), Heesook Yu a su donner forme et vie au vide, à l’air, à l’insaisissable.
«Pour ce qui est de l’exposition Densité + ou – zéro, la difficulté résidait dans le fait de faire une performance, je n’en avais jamais fait auparavant, en conciliant un espace et un temps déterminé avec mon travail personnel. En regardant attentivement le lieu, je me suis aperçue qu’il y avait une bouche d’aération d’où se dégageait un air chaud. J’ai eu alors envie de rendre cette présence de l’air visible et palpable. D’où est venue l’idée d’une bâche suffisamment légère pour réagir à l’air chaud. Une fois que la bâche se déploie, elle prend vie, devient autonome. Actrice d’un accident provoqué, je suis passée en position de témoin. »
Présente aussi lors d’une exposition intitulée Première vue conçue par Michel Nuridsany au Passage de Retz en septembre dernier, les travaux d’Heesook Yu retenaient l’attention par leur dimension poétique, leur apparente abstraction, leur apparente absence de sujet. Il s’agissait d’une vidéoAzilang-yi qui proposait
une image là encore très simple: celle de l’ombre d’un radiateur éclairé par le lever du soleil, une ombre qui dessine une sorte de paysage abstrait et révèle ces infimes moments quotidiens, ceux justement qui restent insaisissables car nous ne leur accordons pas d’attention.
«Azilang-yi rend compte, comme tu le dis de ces petits moments ordinaires mais surtout il pose le postulat poétique qu’il existe dans un même lieu différents espaces temps où s’organisent des vies aux règles propres. J’essaie d’intégrer ces mondes, de les montrer tels qu’ils m’apparaissent. »
Le travail d’Heesook Yu se situe autour de ses notions de visibles et d’invisibles, de disparitions et d’apparitions: «ma démarche est très simple: élargir le champ du regard et du sensible en montrant des incidents ordinaires, accentuer la relation du non-visible sur le visible»
Azilang-yi. Michel Nuridsany ( Première Vue. 3ème édition, 2004 )
Son art la conduit à s’intéresser à des événements minuscules, à la réalité sans doute, mais par reflet, par rebond.
La nature tient une place importante dans son art mais pas toujours repérable au premier abord. Heesook Yu parle souvent d’ « intermittences ». Elle parle aussi de son enfance, de choses cachées, abandonnées. D’incidents minuscules.
Ses vidéos, dont l’une est présentée « habillée » selon ses propre termes, en rapport avec le lieu, avec l’espace, représentent mieux ce qu’elle est, au plus profond d’elle-même, me semble-t-il, comme avec celle toute simple, rêveuse, où l’ombre d’un radiateur se transforme en colline, en paysage, sur le mur que Heesook Yu a filmé. Comme une de ces images dont s’enchante l’enfance dans la solitude de la chambre.
Son art la conduit à s’intéresser à des événements minuscules, à la réalité sans doute, mais par reflet, par rebond.
La nature tient une place importante dans son art mais pas toujours repérable au premier abord. Heesook Yu parle souvent d’ « intermittences ». Elle parle aussi de son enfance, de choses cachées, abandonnées. D’incidents minuscules.
Ses vidéos, dont l’une est présentée « habillée » selon ses propre termes, en rapport avec le lieu, avec l’espace, représentent mieux ce qu’elle est, au plus profond d’elle-même, me semble-t-il, comme avec celle toute simple, rêveuse, où l’ombre d’un radiateur se transforme en colline, en paysage, sur le mur que Heesook Yu a filmé. Comme une de ces images dont s’enchante l’enfance dans la solitude de la chambre.